court-métrage

BAL DE NUIT

nos intentions plastiques, avant le tournage, était claires : un décor pourpre, une robe rouge sang, le tout sous une lumière chaude...
Trop de rouge tue le rouge ? C'est possible. Alors on a cherché où mettre des touches de vert. Dans le maquillage des paupières, une plante posée à l'arrière plan, ce genre de détails...
Mais les journées de tournage avançant, je me suis demandé si nous n'étions pas allé trop loin. J'ai eu peur que le film perde sa teinte rouge pour n'être plus perçu que comme un monochrome plat. Tout comme à l'étalonnage, à force d'avoir l'image sous le nez, on finit par s'en lasser, ne plus la voir dans son évidence. Revoir les rushes plus tard, lors du montage, m'a finalement rassuré. Quand on a peur d'être allé trop loin, n'est-ce pas l'indice même qu'on est sur le bon chemin ?

En lumière, on a tenté un truc nouveau (enfin, nouveau pour moi) : mettre tous les projecteurs sur une console DMX avec des gradateurs.
Nous tournions quasiment en décor unique (le couloir de l'hôtel), avec un éclairage "en douche". Cela nous a permis de faire une install fixe pour les 6 jours (plusieurs accroches et un borniolage d'une quinzaine de mètres, câblage en DMX). Au final, je dois avouer que c'est un confort incroyable que de pouvoir faire des ajustements de lumière sans gants, sans escabeau, sans pince à linges... juste en poussant un bouton sur une console (j'exagère un peu, car les deux électros présents n'ont vraiment pas chômé). En tout cas, le plateau s'en trouve libéré, et on gagne un temps précieux (ce qu'on cherche en permanence).