court-métrage

VAUDEVILLE

Grâce à ce film, j'ai découvert un genre qui m'était inconnu : la comédie expérimentale.
Alors que la comédie classique contraint sa mise en scène à une sobriété au service du gag, il s'agit ici d'être léger dans le ton tout adoptant des principes esthétiques tranchés. Vaudeville est un ballet de gestes, un défilé de visages et d'objets. Un décor d'appartement est à peine suggéré (quelques meubles, quelques murs monochromatiques). Chaque personnage est associé à une couleur. L'univers du film est régi par un canevas de codes et références très organisés, permettant à Hélène de tisser un réseau de symboles et de correspondances plastiques.

Je n'ai pas souvent l'occasion de tourner en studio, et c'est pour moi une expérience particulière. Et quand on combine cette contrainte à celle d'un budget de court-métrage, il s'agit d'être astucieux.
Dans notre studio d'Epinal, ni très chauffé ni très isolé, nous avons installé avec Benoit Jolivet (chef électro) une toile de spi éclairée du dessus par différents projecteurs (un mélange de fluos pour des raisons économiques, combiné à du tungstène pour être "dimmés"). On avait quadrillé la toile selon un plan de feu le plus polyvalent possible, ce qui nous permettait d'allumer ou non certaines zones, afin d'ajuster le type de contraste souhaité. Une série de pendrillons placés sous la toile, ajustables par un système d'élingues (du bricolage de haute précision), nous permettaient de couper si besoin les fonds ou les côtés. Ainsi, nous composions la lumière de chaque plan rapidement, en ayant quasiment aucun recours à des projecteurs au sol.
Cette stratégie (fort simple et j'imagine extrêmement répandue) nous permettait d'avoir la lumière très douce que nous souhaitions sur les visages, sans sur-éclairer les fonds.